Remises de peines – Anne Bragance 

Pas de suspense : le joli roman de Anne Bragance , bien que très joli, m’a laissé sur ma faim. Et pourtant, il est  joli, il fait du bien, il est positif et il est plein des sentiments et des valeurs qui réchauffent les coeurs. Il m’a pourtant laissé sur ma faim ouii, car il ne traite pas du sujet duquel je pensais qu’il causait. Et même si ce n’est pas du tout la faute d’Anne Bragnce, c’est un problème. 
En effet , je suis resté sur un pitch (lu dans Le Monde je crois , ou dans Libé peut-être je ne sais plus ) qui évoquait comment un jeune se battait dans la France d’aujourd’hui pour intervenir auprès du Ministre de la Justice pour que soit intégré dans la législation française le système de remises de peines pour les lecteurs en prison. 
Je m’explique, au Brésil, chaque livre lu par un prisonnier et sa lecture  dûment validée par une fiche de lecture vaut un certain nombre de jours de liberté. Je trouvais l’idée geniale (d’ailleurs, Camille le jeune adolescent héros du livre est d’accord avec moi ;-)) mais malheureusement ce n’est qu’un élément du livre, certes fondamental dans l’histoire, mais ce n’est pas vraiment le coeur du propos. 
Mathilde est la maman d’un adolescent sympathique et adorable comme -a mon avis- ce n’est pas possible. Pas de bol dans la vie, elle n’est pas tombée dans les bras de mecs aussi adorables que son fils. Plusieurs fois battue, elle se retrouve finalement chez ses parents avec qui la cohabitation n’est pas chose facile. Avec son fils, elle décide alors de se reconstruire vraiment en emménageant seul avec lui dans un nouvel appartement. 
Là, ils font la rencontre  de voisins, un autre couple, un homme de son âge et son père. Les 4 sympathisent et embarquent dans un nouvelle vie en tentant de tourner la page, chacun de sa façon, mais toujours ensemble.
Je le répète , c’est très beau . Par exemple, il y a tout plein de phrases comme ça, que j’adore :  » Elle a opté pour un chocolat chaud plutôt qu’un café et j’ai pris un chocolat chaud histoire de ratifier son choix et lui faire comprendre que j’étais prêt à tout partager avec elle« … ou encore  » Sur le coup, il m’a semblé que je l’aimais deux fois plus, mais est-ce que le doublement est possible lorsqu’on aime déjà totalement ? » … Bon, je sais, c’est mon coté fleur bleue, mais moi, j’adore !
Donc, oui c’est beau, et puis c’est rythmé. Anne Bragance décide de se mettre successivement dans la tête de Mathilde, la mère ou de Camille, le fils, voire même sur un chapitre dans celle de la petite amie du fils. C’est assez bien foutu et la description de la même scène de vie par l’un ou par l’autre est assez savoureuse. On psse finalement un bon moment , et on oublie qu’on était pas vraiment venu chercher ça. 
Et pour cette histoire de remises de peines pour les prisonniers lecteurs, et bien, on ira chercher ailleurs.