À propos

J’ai eu une belle enfance. Avec beaucoup de gros moments de bonheur. J’avais tous les disques d’Hervé Vilard et mon père m’autorisait a regarder a la télé avec lui les matchs de foot et les westerns.  J’etais fan de De Dieuleveult et de la Course autour du Monde. A 5 ans, j’ai connu le Stade Bollaert avec mon grand père. C’etait bien avant cet escroc de Mammadov. C’etait bien avant.

J’ai vecu a Toulouse au moment de Tarantini, a Nancy au moment de philippe Jeannol et a Marseille au moment de Chris Waddle.  J’ai toujours joué au foot. Encore maintenant, j’essaie. J’ai essayé le judo aussi,  mais je trouvais vraiment cette odeur de pied insupportable. Je ne suis pas fan des pieds en général.  De fait, les judokas me fascinent. J’etais gamin quand Début de soirée chantait sa nuit de folie.  Je prefere vous prevenir : ce tube passait 10 fois dans les boums et les soirées dansantes. On en garde des séquelles.

Ado , j’etais Fan de Didier Wampas  et j’ai longtemps  hesité  à devenir punk à chiens. Mais , par peur de me faire gronder par mes parents, j’ai preféré passer mon bac et aller en fac d’histoire. Entre trois 1eres années de deug entre Arras et Aix en Provence , j’ai organisé une quinzaines de soirées étudiantes mythiques dont une qui s’est terminée au poste de gendarmerie pour non respect de l’horaire de fermeture. Attiré par le malt et le houblon, j’ai pensé faire pilier de comptoir à Savy Berlette , mais la guerre m’a appelée. Damned : j’ai dû passer mon permis moto en treillis bariolé en plein coeur des Ardennes. Fort de la recommandation de mon lieutenant, j’ai pu intégrer l’efap, une école avec plein de filles. C’était sympa, je suis allé à Cannes. J’ai discuté Cinoche pendant des heures avec Benoit Magimel et vu « une histoire vraie » de David Lynch a coté de Marion Cotillard. J’en suis pas peu fier. J’ai aussi monté les marches en costume noeud pap pour aller voir Kados , dAmos Gitaï.  Un truc qu’on n’oublie pas. J’aurais bien sûr pu faire fortune dans le cinéma, vendre des pops corns, déchirer des tickets mais je m’etais promis de visiter Roubaix avant de partir a Los Angeles.

C’etait pour un job tout con : organiser des evenements sympas pour une grosse boite belge de telecoms qui voulait deployer de la fibre partout en France. Alors ils ont acheté un bateau parce que -c’est bien connu – les français aiment la voile. Moi, qui ai le mal de mer sur un ponton, j’ai passé 3 ans dessus. Je n’ai vomi qu’une fois. C’etait a Zeebruge. Rotschild a voulu racheter mon bateau alors j’ai migré dans une region où l’on ne sait pas naviguer. A moi l’Alsace, la choucroute, les tartes flambées, le Picon, les types qui s’appellent Regis, les DNA en version allemande.. Et quelques magnifiques années que rien ne viendra ternir.

C’est la bas que j’ai connu les 1eres éditions de Loft Story et de la Star Academy. C’etait entre deux pages de pub.  J’ai donc connu Loana quand elle était une bombe et Jennifer quand elle ne l’était pas.

Mais le Nooooord m’a rappelé. Trop d’orages. Trop d’oignons. Trop de Melfort. Les Supermarchés Match voulaient faire toujours plus de prospectus. J’ai dit pourquoi pas. « Quand on sait communiquer sur les légumes, on sait communiquer sur tout »  m’a dit un jour un type bien. Alors, quelques années plus tard , j’ai dit banco pour les Pneus et les plaquettes de freins. C’etait drôle. 6 années d’eclate totale. Un voyage chez Disney. Un footing autour de la plaza de toros a Madrid, des pauses cafés inoubliables. Un bureau tout neuf et une soirée de depart formidable. J’aime bien aller dans de nouvelles boites parce que je sais que je pourrais organiser un pot de depart. C’est ma motivation. Car dans un depart, il y a toujours plein de cadeaux … Et surtout plein d’emotions.

Entre temps, j’ai appris à lire. J’ai rempli ma table de chevet de romans français. Carrere. Angot. De vigan. Modiano. Jauffret. Reynaert. Besson. Besson (l’autre). J’ai pleuré devant Paris Texas et devant Tous Ensemble sur TF1.

Pour tout vous dire aussi .. La mosquée Bleue à Istanbul est l’un des lieux les plus émouvants qu’il m’ait été permis de voir. Une merveille absolue. Une irréalité. La mosquée Bleue, je l’ai découverte avec une autre merveille absolue. Elle a deux jambes et deux bras mais c’est aussi une irréalité. Ma femme. Mon épouse. Ma Lili.

Aujourd’hui, je suis Dircom (comme on dit) à la ville de Roubaix. Ma ville de coeur. J’ai vécu dans plein de villes en France, des jolies, des moins jolies , des grandes, des petites. Des fleuries, des sales, des vallonées , des plates.. Mais aucune, non aucune ne m’a fait vibrer comme me fait vibrer Roubaix. C’est inexpliquable. Irrationnel. Je n’aime pas les donneurs de leçons , ceux qui pensent savoir  et qui ne savent pas grand chose. Moi je n’ai que le doute comme seul guide.  Je ne suis pas toujours a l’aise sur ce fil mais je n’ai qu’une vie.  Je prefère le pardon à la haine, mais je reconnais qu’il m’est arrivé de mettre des coups de boule. Ils le méritaient.

Je bosse donc pour la ville de Roubaix aujourd’hui , entouré de gens qui font de la politique. Les opposants s’opposent. Les journalistes font du journalisme , les communiquants communiquent et les roubaisiens galèrent. J’ai un boulot passionnant  et chronophage mais je prends le temps de venir au boulot en vélo. Sauf quand il pleut, car l’eau ça mouille.

Je ne sais pas ce que me reserve demain. Mais je sais ce que je veux : du soleil, de l’amour, des rencontres, des voyages, des livres, des larmes d’émotion, de la musique, des rires , des barbecues entre copains et des soirées face a la cheminée.

Mais à bientôt 40 ans, je suis toujours fan de Didier Wampas et je continue à trouver ma vie magique.  Je ne sais pas si c’est bien raisonnable.